Image Credit: Rita Willaert - flickr

Grâce la restructuration de son forum sur les politiques, le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche économiques et sociales (CEDRES) du Burkina Faso s’apprête à devenir un interlocuteur éminent dans le dialogue politique national.

CONTEXTE —Le CEDRES, un think tank universitaire établi au Burkina Faso, est reconnu depuis longtemps comme un centre d’excellence en recherche. Cependant, avant de se joindre à l’Initiative Think tank (ITT) en 2008, le Centre n’avait pas les moyens lui permettant de diffuser ses résultats de recherche de manière efficace auprès des responsables des politiques et des représentants de la société civile. Par conséquent, l’organisme était peu présent dans le milieu des politiques et ses capacités d’influencer la croissance économique et la réduction de la pauvreté s’en trouvaient limitées.

Par ailleurs, le contexte politique était propice à l’exercice d’une influence et le milieu se montrait ouvert aux résultats produits par la recherche scientifique. Le Burkina Faso consacrait de plus en plus d’efforts à l’atteinte des cibles fixées en matière de croissance économique, de progrès social et de réduction de la pauvreté, conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement et à son Plan d’action prioritaire 2006-2008 axé sur la réduction de la pauvreté. Mais, les responsables de l’élaboration des politiques manquaient de données probantes sur lesquels fonder des politiques efficaces. Grâce au soutien accordé par l’ITT, le CEDRES a pu tirer parti de l’occasion qui lui était donnée de participer de manière plus efficace au débat sur les politiques et de se préparer à éclairer et influencer l’élaboration des politiques nationales.

CE QUE LE CEDRES A FAIT —En 2009, le CEDRES a utilisé le financement de base accordé par l’ITT pour restructurer son forum sur les politiques, appelé Semaine du débat économique (SEDECO), et ainsi favorisé un dialogue politique plus efficace. Auparavant, la SEDECO se déroulait au sein de l’université et s’adressait principalement aux étudiants. Le CEDRES a alors adopté une nouvelle démarche afin de pouvoir exercer une influence politique et communiquer efficacement avec les publics visés. Cette semaine de débats a désormais pour but de faciliter la réflexion et l’échange d’idées, entre des experts et le public, sur des questions économiques. Le nouveau forum s’est révélé très fructueux et il permet au CEDRES de mieux transmettre ses résultats de recherche en ciblant les principaux responsables des politiques et façonneurs d’opinions aussi bien que les membres de la société civile.

La réussite du forum est telle que la SEDECO se tient maintenant tous les ans. Elle est prisée par les politiciens et d’autres responsables des politiques au plan national, ce qui a contribué à accroître la visibilité et la crédibilité du CEDRES. Parce que le travail réalisé au sein de la SEDECO a fait connaître, plusieurs chercheurs du Centre qui sont désormais membres de comités techniques gouvernementaux et d’organismes régionaux tels que l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, la Banque Africaine de Développement, les organismes des Nations Unies et la Banque mondiale. Le CEDRES a également été invité à assister aux réunions organisées par des interlocuteurs éminents, notamment des représentants du Parlement et des organismes de la société civile, ou à agir à titre d’animateur de ces réunions.

Le CEDRES a tiré parti de la valeur conférée à la SEDECO pour créer, à partir de cette manifestation annuelle, d’autres plateformes de discussions. Par exemple, en décembre 2010, il a organisé un colloque international sur le développement agricole durable en Afrique qui a réuni plus d’une centaine de participants provenant, entre autres, d’Asie, d’Amérique et d’Europe.

RÉSULTAT —Aujourd’hui, la SEDECO est aux yeux du gouvernement du Burkina Faso une manifestation importante du dialogue sur les politiques. Le premier ministre et des ministres influents y participent et les conclusions qui en émanent font souvent l’objet de citations dans les documents officiels du gouvernement. Lors de la 6e SEDECO qu’il présidait, le Premier Ministre a octroyé également des fonds au CEDRES, destinés à renforcer ses infrastructures. Dans certains cas, des ministères ont soutenu matériellement et financièrement l’organisation de la SEDECO (Enseignement supérieur, Agriculture).

En 2013, le CEDRES a organisé la 7e SEDECO annuelle à Ouagadougou qui a porté cette fois sur les meilleures pratiques et théories liées au nouveau cadre de développement national, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). La recherche scientifique réalisée par le CEDRES a démontré qu’il importait de tenir compte des questions environnementales dans la croissance économique, et ces résultats ont amené le gouvernement à intégrer cinquante indicateurs environnementaux à sa SCADD quinquennale. Le ministre de l’Économie et des Finances était présent pour inaugurer la Semaine et il a félicité le CEDRES pour son rendement et la qualité des rapports qu’il a produits au cours des dernières années. Il a également mentionné que la Banque africaine de Développement considérait le CEDRES comme l’un des cinq principaux centres de recherche de l’Afrique.

Pour en savoir plus sur le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherches économiques et sociales, consulter le www.cedres.bf

Renseignements de base

Date Established:
1975

IL NE S’AGIT PAS DE DIRE UNIQUEMENT CE QUE LE GOUVERNEMENT SOUHAITE ENTENDRE. LA SEDECO CHERCHE À TRANSMETTRE LA VÉRITÉ SCIENTIFIQUE ET À ORIENTER LE PAYS DANS LA BONNE DIRECTION — Ex Primer Ministro y Segundo Vicepresidente del Parlamento
Ouagadougou, Burkina Faso
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